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Histoire accessible à toutes et tous, le grand Georges Duby de l’école des Annales nous livre à travers Guillaume le Maréchal une étude très intéressante sur la culture chevaleresque anglo-normande mi-XIIe – début XIIIe siècle


Ils engagèrent à pendre Guillaume, du moins à menacer de le faire. Averti, le père fit savoir que du garçon peut lui chalait : il possédait encore « l’enclume et le marteau pour en forger un plus beau ».


Titre : Guillaume le Maréchal ou Le meilleur chevalier du monde

Auteur : Georges Duby

Éditeur/pages/année : Folio histoire, 192 pages, 1986

Prix : 8.40€

Synopsis : Guillaume, issu d’un modeste lignage, est né au milieu du XIIe siècle. Champion de tournois jusqu’à quarante ans, il a servi fidèlement les Plantagenêts : Henri II, son fils aîné Henri le Jeune et les cadets Richard Cœur de Lion et Jean Sans Terre. En récompense, on lui a donné pour femme l’un des plus beaux partis d’Angleterre. Il a combattu Philippe Auguste et c’est à soixante-treize ans, comme Régent d’Angleterre du jeune Henri III, qu’il a remporté contre le futur Louis VIII la bataille de Lincoln, en 1217, qui obligea les Français à conclure la paix et à évacuer l’Angleterre. Apprenant la mort de Guillaume dans la tradition des Croisés, Philippe Auguste et ses barons le proclamèrent «le meilleur des chevaliers». À travers l’irrésistible ascension de Guillaume le Maréchal, Georges Duby reconstitue, dans l’un de ses plus beaux récits, le théâtre de la chevalerie.


Accessible à tous

Ce n’est pas un roman, c’est un livre d’histoire, mais sa mise en page et son format poche en font un cousin du roman, aussi dans le style d’écrire. Aux oubliettes les titres, à la trappe les chiffres et le manuel en lui-même. C’est en cela que le titre est accessible à tous. L’écriture de Duby est compréhensible, bien qu’il faut être concentré et parfois faire attention, il y a des redites mais avec des mots différents et parfois plus complexes. Ce qui est appréciable, c’est que pour expliquer telle ou telle chose, Duby n’hésite pas à rappeler ce qu’il a dit précédemment pour raviver votre mémoire. On se plaît à traverser la vie de Guillaume le Maréchal, dans cette chanson de geste posthume commandé par son fils Guillaume le Jeune vraisemblablement lors d’un mariage, écrit par le trouvère Jean l’Anonyme et dont la principale source n’est pas les habituelles sources ecclésiastiques mais Jean d’Early, l’écuyer fidèle de Guillaume le Maréchal. Duby étudie donc cette chanson de geste, cette éloge, extrayant des éléments afin de nous livrer un ouvrage sans lourdeur.

Étudier quoi ?

Ce qui est très intéressant avec cet ouvrage de Georges Duby, propre du comportement des historiens des Annales, c’est de ne pas raconter l’histoire de Guillaume le Maréchal, de ne pas écrire sa biographie, ce qui a déjà été fait antérieurement. Non, Georges Duby utilise l’histoire du célèbre Guillaume pour étudier plusieurs sujets à cette époque bien précise, Guillaume étant né en 1145 et mort en 1219. Le sujet principal de Duby, c’est l’étude de la culture chevaleresque. Ce qu’est la chevalerie à cette époque, ses comportements et ses aspects, la relation entre les chevaliers, leur mort, la relation entre le pouvoir (dont les succès qui ont porté Guillaume au cœur du pouvoir, jusqu’à devenir régent), et ma partie préférée : les tournois. On y découvre beaucoup de choses et plus on lit, plus on adore ce cadre, bien que je conseille de prendre quelques notes au passage. C’est une œuvre si monumentale que mes enseignants d’histoire médiévale de deuxième année nous l’ont donné à lire.

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