Science & Vie (août 2021, n°1247) : bilan et résumé

Terminée la lecture du numéro de Science & Vie d’août 2021, déjà le numéro 1247. Voici un petit bilan des articles présentés, dans lesquels on s’aperçoit que même pour le dossier, ce sont des pigistes et non des salariés qui en sont en charge… Un numéro tout de même sympathique pour l’article sur le Gulf Stream, les emojis, les potentielles premières villes en Ukraine ou encore le dossier sur l’intuition.


2027 – La fin de l’exploit sportif ?

La progression des records sportifs a ralenti depuis trois décennies, dans certaines disciplines, les résultats régressent même. D’ici à 2027, la moitié des records seront établis à 99,95% de leur valeur limite : un plafonnement de la performance qui résulte de l’atteinte aux limites physiologiques de l’homme. Les records depuis l’invention des JO à Athènes en 1896 ont pu être atteints grâce à plusieurs facteurs. La recherche d’athlètes plus grands (+5 cm pour les populations au cours du XXe siècle) ou d’un meilleur équipement (matériau de la perche). Aujourd’hui pourtant, les populations des pays développés ne grandissent plus et les autorités des JO tendent à refuser certains équipements sportifs. En outre, des sports attirent moins de candidats face à la concurrence d’autres comme le football. Les produits dopants pouvaient le permettre, mais il est difficile aujourd’hui de ne pas se faire attraper depuis la mise en place du test antidopage après un world record depuis 1985 et le passeport biologique de l’athlète depuis 2009 qui permet de suivre les paramètres biologiques de l’athlète et ses variances. [Thomas Allard]

A long terme, comment évoluerait-on sur Mars ?

Mars a une gravité trois fois moindre et une surface soumise à des radiations cosmiques. La faible gravité favoriserait la déminéralisation des os, donc les fractures. Par le processus de sélection naturelle, seuls les individus à la capacité osseuse supérieure pourraient être plus susceptibles de survivre, avoir des hommes robustes donc. Les Martiens pourraient avoir une peau très sombre puisque l’eumélanine est un pigment protégeant la peau des radiations et est responsable d’une couleur brune à noire. [Kheira Bettayeb]

Antimatière : la piste des antiétoiles

Dans notre cosmologie actuelle, quelque peu après le Big Bang, la matière et l’antimatière sont rentrés en collision et se sont détruits tous les deux. Or, la matière était d’une portion légèrement supérieure à l’antimatière et elle composerait le monde actuelle. Pourtant, dans un recueil de particules, des antihéliums ont été repérés, ne pouvant être conçus qu’au sein d’une antiétoile : c’est-à-dire là où les charges positives et négatives sont inversées. Un repérage a été fait, il pourrait y avoir au moins 14 antiétoiles de repérer. Si ces deux études (antihélium et antiétoiles) s’avèrent vraies, la cosmogonie serait remise en question. [Benoît Rey]

Chirurgie de l’obésité : un bilan en demi-teinte

La chirurgie bariatrique est pratiqué couramment depuis les années 2000. En France, son nombre explose sur une population obèse en France estimée à 17% des adultes. La chirurgie ne se fait qu’en dernier recours, sur des sujets sans problème psychologique (60 000 opérations par an). Les opérations sont des succès avec un taux de mortalité faible (0,5%) mais des complications pour 5 à 20% des cas nécessitant parfois à nouveau une opération. Psychologiquement, les chocs sont souvent durs car les patients ne se reconnaissent plus, idem pour le regard de leur proche. Le nombre de divorces augmente, comme le taux de suicide. [Anne Debroise]

Emojis : autopsie d’un phénomène

Les emojis remplacent-ils l’écrit ? Selon les linguistes et les sociologues, les emojis sont davantage une forme de communication non-verbale plus proche de l’orale que des remplaçants de mots. Les emojis majoritairement servent à modifier le ton d’un message ou appuyer un propos. Les emojis sont utilisés et modifiés dans des contextes particuliers, ainsi en période sanitaire, les emojis relatifs au milieu médical ont vu leur utilisation de multiplier, ou la seringue de sang devenir celle d’un vaccin. C’est aussi une affirmation identitaire, les minorités mais pas uniquement revendiquent la création d’un emoji en particulier pour la visibilité (tons de peau en 2015, fauteuil roulant en 2019), bien que certains peuvent être refusés (drapeau breton en 2020). En fonction de la nationalité, du genre ou des opinions politiques, les emojis sont de grandes métaphores (pour les jeunes surtout) et connaissent toutefois un déterminisme culturel dans leur compréhension (mains jointes). Chiffres : 3350 emojis existants, 117 créés en 2020. [Coralie Hancok]

Et si la planète se vidait ?

L’IHME de l’université de Washington a publié une étude dans laquelle la population mondiale entrerait en déclin à partir de 2064. Si les estimations portent à 10 milliards le nombre d’humains en 2050, la population mondiale serait de 9 milliards en 2100. L’émancipation des femmes, un meilleur niveau de vie, une scolarisation plus longue des enfants sont autant de facteurs qui ralentirait la fécondité – déjà en baisse très rapide à l’échelle mondiale où la croissance de la population est passée de 2% à 1% en quelques décennies. La population en diminution – avec une chronologie variée selon les continents – affecterait la stabilité des paix, davantage vers la paix ou encore réduirait les émissions de CO2. Cependant, elle ne pénaliserait pas nécessairement le PIB. Certains tentent de contrecarrer cette baisse de fécondité, avec plus ou moins de succès. [Vincent Nouyrigat]

Et si… le courant de l’Atlantique Nord s’arrêtait ?

L’Atlantique est en mouvement : c’et la circulation méridienne de retournement (AMOC) dont le Gulf Stream en est un composant. Ce système est la montée dans le nord des eaux chaudes des tropiques. Ces eaux salines se refroidissent : leur densité étant plus forte elle s’enfonce et font le trajet en sens inverse, jusqu’à produire un cycle comme un tapis-roulant. Ce système est mis en mouvement par les vents dominants et la convection profonde (processus qui réalise la plongée de l’eau) au bord du Groenland. L’Atlantique devient ainsi une machine thermique : la chaleur des régions équatoriales est libérer aux hautes altitudes, non seulement la chaleur est ainsi répartie sur la planète mais l’hémisphère nord dont l’Europe est réchauffée. Ce système pourrait cependant s’arrêter. Le dérèglement climatique augmente les températures dans l’Arctique jusqu’à 4°C : si l’eau est moins froide, le processus de plongée est ralentie tout comme la forte pluviométrie rend l’eau moins salée et donc moins dense. On s’aperçoit d’ailleurs que – hors variations saisonnières ou d’années plus ou moins chaudes, l’Amoc n’a jamais été aussi faible depuis plus de 1000 ans. Le petit âge glaciaire de l’Europe entre 1300 et 1870 est d’ailleurs accordé à un de ses ralentissements. Si justement l’Amoc venait à s’arrêter car au-delà d’un certain seuil, il ne ralentit plus mais s’arrête au terme d’un processus pouvant durer jusqu’à un siècle, l’Europe connaîtrait un climat beaucoup plus froide et les latitudes proches de l’équateur, des chaleurs beaucoup plus fortes, induisant de nombreuses conséquences. Le processus est irréversible une fois le seuil atteint. [Yves Sciama]

L’enseignement des langues régionales va-t-il disparaître ?

Deux millions de Français en métropole parlent une langue régionale en privilégiant la méthode d’éducation immersive, qui vient d’être reconnue comme inconstitutionnelle au sein des écoles au titre de l’article 2 : la langue principale d’enseignement au sein d’une école républicaine est le français. La loi Molac du 21 mai 2021 a pourtant permis de favoriser l’enseignement de la langue régionale, de la voir publiquement et de la patrimonialiser. Sensation étrange : l’enseignement est favorisé, la pratique est limitée. [Paule-Émilie Ruy]

L’étrange affaire de la bactérie qui ne mutait pas

Candidatus Desulforudis audaxviator (CDA) est une bactérie identifiée sur trois continents séparés par des océans depuis 175 millions d’années : leur génome est quasiment identique, une stabilité qui surprend les scientifiques. Une aide future pour stabiliser les bactéries utilisées en industrie ? [Anne Debroise]

La mondialisation s’est amorcée à l’an 1000

Interview de Valérie Hansen et de son ouvrage « L’an 1000 : quand les explorateurs ont connecté l’humanité et que la mondialisation est née ». Elle situe les éléments d’une globalisation à cette date grâce à des enquêtes archéologiques. Les grands peuples (Polynésiens, Vikings, Chinois) commerçaient déjà entre eux et exploraient des vastes lieux, dans une histoire beaucoup moins européo-centrée. Pour elle, ce qui a poussé ces individus à s’ouvrir au monde sont les excédents agricoles qui ont permis la naissance de nouvelles activités autres que la terre, dont le commerce. Pour les Vikings, la quête de nouvelles terres. La Chine, le Moyen Orient, l’Asie du Sud-Est étaient des pôles mondiaux tout comme Constantinople, provoquant un creusement des inégalités entre populations mais aussi la diffusion de technologies (papier, conversion de grands chefs et pays aux religions monothéistes). [Kassiopée Toscas]

Mégacités : à la découverte des premières villes

En Ukraine, il y a 6200 ans seraient nées les toutes premières villes. Exit Uruk, Tell Brak, Babylone ; faites place à Taljanki ou Maydanets. Des groupes humains de la culture Cucuteni-Trypillia pour lesquels nous avons de nombreuses céramiques vivant d’élevage et d’agriculture au Néolithique se seraient dans des communautés vastes et organisées. Ainsi, Taljanko s’étalerait jusqu’à 3.2 km² en -4100 dans un habitat peu dense pour 15 000 résidents et 2000 habitations. Pour Maydanets aurait eu lieu une planification urbaine puisque les habitations étaient standarisées (5m de largeur, 10m de hauteur) et agencées en cercle concentrique autour d’une grande place vide, un quartier où se prendrait les décisions de la communauté. L’hypothèse est que ces populations se sont rassemblés pour avoir une meilleure défense, ont défriché et se sont installés dans une région très fertile. D’autres archéologues pensent que ces villes n’étaient pas habités en permanence : plutôt des lieux de réunion saisonniers où les populations se réunissaient en période de pèlerinage ou de foire commerciale. Quant à la fin, mystère. Si de nombreuses ressources étaient encore présentes, les habitations ont été incendiées. [Simon Devos]

Peut-on se fier à notre intuition ?

L’intuition existe vraiment et est inconscient. Contrairement à l’instinct, elle peut être mieux maîtrisée et améliorée en la travaillant. En effet, on remarque que des joueurs d’échec expérimentés par exemple lorsqu’ils doivent jouer rapidement ont une bien meilleure intuition pour se positionner sur le plateau que les novices qui ont tout le loisir de réfléchir. Doit-on suivre notre intuition ? Pas forcément, tout dépend des situations. Il faut être expert du sujet donné, être dans un contexte peu complexe, quand on est calme, pas pour des événements peu probables et ne pas confondre l’intuition avec des événements primaires. [Lise Gougis]

Que mange-t-on dans l’espace ?

Les premiers aliments : des cubes, des poudres lyophilisées, des liquides épais dans des tubes. Aujourd’hui, de tout puisque la diététique des astronautes est très suivie, jamais d’alcool. Des chefs étoilés produisent même leurs plats.

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